Les effets recherchés par les sportifs
En se dopant, le sportif recherche à améliorer ses performances. Pour cela, il veut bien sûr augmenter ses capacités physiques. Même si il prend des produits illicites, son entrainement n’en reste pas moins très dur et très éprouvant pour son corps. C’est pourquoi, il est tenté d’utiliser des dopants lui permettant de retarder l’apparition de la fatigue ou facilitant sa récupération. Diminuer la douleur et gérer son stress sont importants pour un compétiteur, certains vont se faire aider de façon illégale pour y parvenir.
Impacts physiques des produits dopants
Force et puissance musculaire
L’anabolisme* et le catabolisme* sont deux processus qui se déroulent en permanence dans tous corps vivants, les cellules se renouvellent continuellement Pour une prise de masse musculaire, l’anabolisme doit être plus important que le catabolisme. L’intérêt pour le sportif d’une masse musculaire plus importante semble évident : la puissance du sportif sera plus grande ainsi que sa résistance à l’effort. C’est pourquoi, l’utilisation de stéroïdes anabolisants est fréquente dans le milieu sportif quelque soit le sport.
Les stéroïdes anabolisants
Les stéroïdes anabolisants sont des dérivés de synthèse de la testostérone*dont les
modifications chimiques ont réduit les effets androgéniques* aux profits des effets anabolisants. La testostérone favorise en outre la biosynthèse de protéines, elle agit tout d’abord sur les cellules musculaires en entrainant une augmentation du volume du muscle mais elle stimule également la formation de protéines au niveau des os (favorise la croissance osseuse) .Ces effets anaboliques s’exercent aussi sur le cœur et les reins.
Structure chimique
La testostérone est une hormone* naturellement produite par l’homme.
Les modifications chimiques de la testostérone permettent d’obtenir des dérivés qui résistent à cette dégradation hépatique. Les préparations actives par voie orale comportent une alkylation en position 17, par fixation d’un groupement méthyl ou éthyl. Cette modification réduit leur catabolisme hépatique car aucun système enzymatique chez l’homme n’est capable de couper la fonction alkyle.
Elle
dérive du cholestérol .Sa structure moléculaire
comporte 19 atomes de carbone. Son métabolisme rapide après
prise orale ou injection intramusculaire résulte de son
passage hépatique et de sa transformation en métabolites
inactifs.
Une modification comme la déméthylation en C 19 permet d’obtenir des composés dont la configuration tridimensionnelle modifiée facilite le contact avec le site de liaison des androgènes.
Mode d’action
Tous les stéroïdes anabolisants n’ont pas exactement les mêmes effets. On parlera ici plus précisément de la testostérone.
Les stéroïdes sont administrés par voie orale ou intramusculaire. Quand il est injecté le principe actif parvient directement dans le sang, les comprimés, quant à eux sont transportés par le tube digestif jusqu’au foie, qui les élimine partiellement ou les transfère dans le sang. Le stéroïde se retrouve dans l’organisme sous forme de nombreuses molécules transportant chacune, un message destiné à des cellules précises du corps. Ces cellules possèdent sur leur paroi des récepteurs qui s’adaptent parfaitement aux molécules stéroïdiennes. Ces récepteurs sont nombreux dans les cellules musculaires.
Cependant 98%de ces molécules sont déjà combinés avec des protéines de fixation (SHBG : globuline de fixation de l’hormone sexuelle) et seulement 1 à 2% de ces molécules restent à l’état libre.
Le complexe transcriptionnel est ainsi activé et il s’en suit la synthèse d’ARN (transcription). L’ARNm transcrit passe dans le cytoplasme de la cellule où il sera traduit en protéines par les ribosomes. Les protéines synthétisées serviront à la formation de nouvelles cellules. Si ce mécanisme est associé à un entrainement lourd et intensif, il s’accompagne d’une hypertrophie transversale du muscle (augmentation du volume du muscle).
Même si l’action principale des stéroïdes sur les cellules musculaires est
l’augmentation de la synthèse protéique, ils leur donnent également d’autres informations importantes pour un athlète. En effet, les cellules stéroïdiennes peuvent occuper les récepteurs à la cortisone. Cette hormone dégradante ne peut alors réaliser son action et les cellules musculaires conservent toutes leurs protéines.
Ces molécules actives sont les seules à pouvoir s’associer aux récepteurs et donc à présenter un intérêt pour les cellules musculaires.
Le couple stéroïde-récepteur passe ensuite dans le noyau de la cellule musculaire où il s’associe à l’acide nucléique de l’ADN.
Les stéroïdes augmentent l’effet de congestion du muscle. Ceci s’explique par l’augmentation du volume sanguin et des globules rouges dans le sang. Le muscle gonfle et il est plus vascularisé. L’apport de sang permet une plus grande oxygénation et un apport plus important en substances nutritives. Quand le complexe stéroïde récepteur a fait son travail, la molécule de testostérone retourne dans le sang où elle peut être réutilisée ou dégradée pour être éliminée par les urines.
Pour avoir l’effet recherché, c'est-à-dire une efficacité sur la masse et les performances musculaires, la prise de stéroïdes anabolisants doit être associée à un entrainement intensif et à un régime hyperprotéique.
Cas avérés de dopage aux stéroïdes anabolisants
c) Augmentation de l’oxygénation
Toutes les méthodes permettant d’augmenter les capacités de l’organisme à extraire et transporter l’oxygène sont susceptibles d’améliorer les performances des sports d’endurance (longue durée). L’entrainement en altitude va être associé à des méthodes plus discutables et surtout interdites comme l’autotransfusion ou l’injection de substances dopantes comme la désormais très célèbre EPO.
EPO (érythropoïétine)
Mode d’action
L’EPO est une hormone protéique produite à 90% par les reins et à10% par le foie. Elle agit sur la moelle osseuse où elle stimule la production d’érythrocytes (globule rouge).
Ces globules transportent les molécules de dioxygène que nous respirons. En effet, les molécules d’hémoglobine captent au niveau des poumons l’oxygène pour l’acheminer vers les cellules de notre corps et ainsi fournir l’énergie nécessaire à leur fonctionnement.
Mais les érythrocytes ont une durée de vie limitée. La diminution de globules rouges dans le sang s’accompagne d’une diminution de pression en oxygène. Ce phénomène si il est excessif peut engendrer l’hypoxie cellulaire*( mécanisme qui se produit lors d’un stage en altitude).Il s’en suit une stimulation des cellules du rein qui produisent de l’ EPO.
L’érythropoïétine régule donc l’érythropoïèse.
.
Elle va stimuler les
phénomènes de multiplication cellulaire, de
différentiation et de maturation des cellules à
l’origine des érythrocytes
Grace à ces propriétés, l’EPO a intéressé le milieu médical (pour combattre en autre l’anémie) et bien sûr le milieu sportif. Les scientifiques ont mis au point des EPO recombinante.
Structure moléculaire et EPO recombinante
Formule brute : C809H1301N229O240S5
C’est une glycoprotéine car comme ce mot l’indique, elle est constituée à 60% d’acides aminés et à 40% de glucides. La molécule d’EPO a subi une glycolisation qui est une réaction enzymatique permettant d’établir une liaison covalente entre une protéine et un glucide au niveau de l’atome O ou N.
L’EPO comme nous l’avons vu est constituée par une protéine qui est codée au niveau d’un gène localisé sur le chromosome 7. Les scientifiques vont isoler la séquence d’acides nucléiques codant pour EPO humaine et l’intégrer dans une cellule ovarienne de hamster chinois. Cette cellule va donc fabriquer en même temps que ses propres protéines, la protéine de l’EPO humaine (protéine recombinante). Les deux molécules ont la même séquence en acides aminés, mais c’est une protéine glycosylée et la glycolisation diffère chez l’homme et le hamster. C’est pourquoi les deux protéines sont différentes (ce qui permet la détection lors de contrôle anti dopage) mais leur effet sur l’organisme restent sensiblement les mêmes
Effet sur le sportif
Lors d’un effort physique, le muscle a besoin d’oxygène. En augmentant le nombre de globules rouge, on intensifie l’apport d’oxygène au muscle. Cette situation est très intéressante pour les disciplines sportives où l’endurance est capitale (vélo, course sur longue distance) car elles nécessitent de grand volume d’oxygène.
Avec les injections de rhEPO(EPO recombinante), les poumons, le cœur et les muscles reçoivent tellement d’O2 qu’ils peuvent travailler à 200%sans que la fatigue se fasse sentir.
Un individu normal a un taux d’hématocrite proche de 44%(-chez la femme), après un stage en altitude, il passe à 48% et suite à une prise d’EPO, il monte jusqu’à 60%-65%. D’après les expériences du docteur Ekholm, l’érythropoïétine améliore de 10 à 20% les performances endurantes.
L’injection de rhEPO entraine l’augmentation des globules rouges donc des hématies et par conséquent le taux d’hématocrites s’élève ainsi que la quantité de dioxygène transporté. Un traitement à base de fer permettra une meilleure fixation de la molécule d’oxygène sur les hématies.
Le dioxygène mis à disposition du muscle est introduit dans le cycle de Kreps (annexe ) . La voie aérobie étant plus efficace, le muscle produit plus d’ATP c'est-à-dire qu’il développe plus d’énergie. La voie aérobie est moins sollicitée et produit peu d’acide lactique. Le sportif est donc moins fatigué et les risques de crampes diminués. Il y a forcement un effet sur les performances.
Cas de dopage à l’epo
Dopage sanguin
e dans le sang en augmentant le volume de globules rouges
Il existe deux types de transfusion dans le dopage :
Homologues : le sang du donneur est compatible , il est du même groupe et du même rhésus.
Autologue : avec son propre sang
Principe d’action
Pendant l’entrainement, le staff médical prélève un litre de sang qui est conservé suivant un protocole rigoureux (congélation ou réfrigération). En déficit de globule, l’organisme compense (érythropoïèse).
Le sang prélevé est centrifugé pour retirer le plasma ainsi, dans les jours précédents la compétition, seules les globules rouges sont réinjectés. L’apport de globule rouge augmente l’oxygénation des muscles.
Cette méthode peut élever les performances de 10 à 20%. On peut en effet transfuser un sang dopé à l’EPO ou d’une personne ayant séjournée en montagne.
Les effets se prolongeraient pendant deux semaines et une étude à montrer une amélioration de 1mn sur 10000 m chez des coureurs de bon niveau.
Cas de dopage par transfusion